Algérie Presse Service (APS) – 04 janvier 2016
CONSTANTINE- Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé un message aux participants à la 17ème Semaine nationale du Coran qui a ouvert ses travaux lundi à Constantine. En voici la traduction APS:
“Mesdames, Messieurs,
L’élévation spirituelle de l’âme n’épouse sa plus belle conception que dans une assemblée où le nom d’Allah est évoqué, Sa gloire exaltée et Sa parole récitée par les croyants en quête de purification de leur âme et de rassérènement de leur cœur.
Votre rencontre bénie à l’occasion de la 17ème édition de la Semaine nationale du Coran, se présente telle une précieuse occasion pour glorifier le Coran, cette Constitution qui sert de guide aux pieux de par le monde…une halte pour se pencher sur la sagesse supérieure que renferme ce texte et l’ordre et l’harmonie de ses mots qui édictent les enseignements dont nous nous imprégnons aujourd’hui.
C’est, aussi, une opportunité d’évoquer les paroles et actes de notre prophète Mohammad (QSSSL), meilleur modèle et source indispensable pour tout musulman désireux d’accroître et de perfectionner sa foi.
Je souhaite à votre rencontre le plus grand succès et que vos débats, recherches et conclusions soient aussi riches, fondés que fructueux au mieux des intérêts de votre nation, à laquelle vous êtes appelés -en puisant dans le Coran et la tradition du Prophète- à offrir une source intarissable où elle pourra s’abreuver pour mieux appréhender les multiples et complexes questions auxquelles elle est confrontée.
Je me réjouis de voir réunis, à la faveur de cette rencontre bénie, savants, imams, prédicateurs, chouyoukh de zaouias et enseignants du Coran…enfants de l’Algérie qui rivalisent dans l’apprentissage et la récitation du Coran et se concurrencent dans son exégèse…nos enfants, source de fierté, qui ont hissé haut le drapeau de l’Algérie à chacune de leurs participations aux concours internationaux de récitation du Coran, organisés dans plusieurs capitales arabes. Je voudrais également saisir cette occasion pour rendre hommage aux ulémas qui ne sont plus de ce monde et qui, de leur vivant, avaient renoncé aux plaisirs de la vie pour se vouer à Dieu, servir l’Islam et éclairer les fidèles. Leur souvenir est vivace dans nos cœurs et leur legs perpétué à ce jour par leurs disciples.
Mesdames, Messieurs,
Durant le mois rabie Al-Awal qui tire à sa fin, notre peuple a témoigné son amour au prophète (QSSSL) dont il a exalté les valeurs, actes et paroles.
Le courant musulman dominant en Algérie est le sunnisme, la société algérienne suivant à la lettre les enseignements et la tradition du Prophète Mohammad (QSSSL) qui prône la modération.
C’est la raison pour laquelle les relations de notre société avec autrui ont de tout temps été basées sur le respect et la considération. Agissant de façon logique et raisonnable et avec déférence et bienséance, notre société demeure unie autour d’un référent religieux solide dont les hommes sont d’éminents ulémas qui n’ont eu de cesse de défendre l’Islam contre les tentatives de falsification et de mauvaise interprétation, un référent qui a pour uniques sources le Coran et la Sunna ainsi qu’un legs riche d’exégèses et d’interprétations, œuvre de vaillants ulémas algériens.
Grâce à ce référent et à la sagesse de ses enfants, notre société est parvenue à éteindre le feu de la fitna et à mettre fin à l’extrémisme et à la violence. Vigilante et aguerrie, elle saura faire face au moindre danger qui pourrait guetter ses enfants et à la première des tentatives d’endoctrinement de ses jeunes.
A ce propos, j’invite nos valeureux imams et chouyoukh à poursuivre leurs efforts à même de prémunir nos enfants contre les idées destructrices et l’extrémisme religieux et battre en brèche les thèses et références douteuses du terrorisme qui tente de justifier sa barbarie par une interprétation fallacieuse des textes du Coran et de la Sunna.
Le terrorisme a terni l’image de l’Islam, jeté les musulmans dans l’égarement et permis aux non-musulmans d’attenter au Coran et de discréditer le prophète dont la véracité des paroles, la douceur de caractère et l’honneur de la prophétie ne sauraient faire l’objet d’un quelconque doute.
Il est de notre devoir, nous Algériens, de défendre l’image de notre religion, car nous avons su comment faire de notre référent un rempart contre l’extrémisme et une voie de modération, et de notre patrie une Ecole universelle de paix et de réconciliation, forte de la maturité de notre peuple et de son attachement aux hautes valeurs d’unité, d’altruisme et de cohésion sociale.
Mesdames, Messieurs,
Nous devons préserver la valeur “Famille” dans notre échelle de valeurs et consolider, au sein de notre société, les valeurs “Education” et “Justice”. Aussi, sommes-nous appelés à promouvoir le concept de citoyenneté que doivent conforter les valeurs de solidarité, de tolérance et d’acceptation de l’opinion de l’autre, le tout sous-tendu par les principes de modération et d’indulgence.
Vous n’êtes pas sans savoir que chacune de ces valeurs est citée dans des versets du Coran et d’autres puisées des actes et paroles du prophète (QSSL). Nous partageons ces valeurs qui se veulent humaines avec les autres nations qui y croient également et qui vouent respect et considération aux sociétés les incarnant.
L’Islam qui apporte des réponses aux grandes questions existentielles avec une vision planétaire des mondes mystique et réel, garantit les droits physiques et moraux des individus, dans un monde marqué par les crises, les conflits d’intérêts, les relations conflictuelles entre Etats et peuples et un déséquilibre géostratégique.
Des relations d’autant plus tendues que les crises économiques sévères ont impacté notre pays et influé sur nos réserves, nous poussant à revoir notre mode de consommation et la cadence de notre travail et de nos activités.
J’avais, déjà, ordonné au gouvernement de dire la vérité au peuple sur la conjoncture actuelle, pour que nous adoptions tous un mode de consommation adapté à ce que nous produisons comme richesse et que nous renoncions à l’économie basée essentiellement sur les recettes des hydrocarbures en vue de passer à une économie diversifiée axée sur l’Agriculture, l’Industrie et les Services.
J’ai appelé le gouvernement à accompagner la société pour bannir et lutter contre toute forme de gaspillage et de dilapidation et à prendre les mesures nécessaires en vue de rationaliser les dépenses publiques.
Mesdames, Messieurs,
Je tiens à vous féliciter pour le choix judicieux de la valeur “Travail” comme thème de votre rencontre scientifique. Toute personne connaissant les valeurs de l’Islam, son essence et ses enseignements, sait pertinemment que cette religion est une religion de savoir et de travail.
Le travail est une valeur humaine qui élève les Nations et les peuples. nPour nous, c’est une valeur coranique par excellence, qui découle de l’essence même de la religion, de la révélation divine et de la tradition du prophète Mohamed (QSSSL).
La notion du Travail en tant que valeur apparaît clairement dans plusieurs versets du saint coran, dans lesquels le Tout-puissant a ordonné à ses créatures de travailler et de mériter ses bienfaits par le travail et l’effort. Vous, récitants du coran, connaissez plus que quiconque ces versets et leur nombre.
La tradition du prophète Mohammad se veut un modèle des plus éloquents de ces valeurs traduites dans les faits. Elle confirme la place de choix accordée par l’Islam au Travail sur l’échelle des valeurs sociales et morales. Pour inciter les musulmans à travailler, le prophète Mohammad (QSSSL) a dit: “Si la fin du monde venait à survenir alors que l’un d’entre vous tenait dans sa main une plante, alors s’il peut la planter avant la fin du monde, qu’il le fasse”.
Parmi ses autres citations dans le même registre: “il n’est pas quelqu’un qui mange un repas meilleur que celui qui provient du travail fait par ses propres mains. Et certes, le prophète Daoud mangeait de ce qu’il produisait de ses propres mains”, et aussi “Que l’un de vous ramasse du bois à brûler sur son dos, cela vaut mieux pour lui que de demander la charité à quelqu’un qui, soit la lui donne ou la lui refuse”.
Le messager de Dieu a également appelé les musulmans à s’appliquer dans leur travail, en disant “Certes, Allah aime que quand l’un de vous fait un travail, qu’il le perfectionne”. Selon Aicha, mère des croyants (que Dieu l’agrée), le prophète Mohammad (QSSSL) “avait l’habitude de coudre ses vêtements, réparer ses chaussures et faire toute autre activité que les hommes faisaient chez eux”.
Mesdames, messieurs,
Il est, de ce fait, évident de considérer le travail comme la quintessence de la religion et, par conséquent, nous ne pouvons renforcer notre foi qu’en se conformant aux percepts du Coran et à la tradition du Prophète (QSSSL).
Le travail, de par ses valeurs vitale, morale et éducative, se présente comme une véritable Ecole où l’individu s’élève en bon citoyen imprégné des valeurs de patience et de dignité dans une société fière, une école où règnent concorde, cohabitation, esprit collectif et rigueur pour mieux inculquer le sérieux dans le travail, le sens de responsabilité et la conscience professionnelle qui sous-tendent l’évolution des nations et peuples épris de progrès et de gloire.
Nous avons consenti avec notre peuple, ces dernières années, d’inlassables efforts pour rattraper le retard induit par les années de crise. Notre pays a pu recouvrer sa place parmi les nations et accomplir des réalisations économiques et sociales incontestables, grâce auxquelles nous œuvrons à atteindre l’autosuffisance dans plusieurs secteurs hors hydrocarbures en privilégiant les investissements alternatifs.
Grâce à cet effort national, les secteurs public et privé sont désormais de véritables partenaires au processus de développement, réunis sous une même bannière: le secteur national qui contribue à la formation des ressources humaines afin de les adapter aux besoins du marché du travail et à la création d’emplois pour nos jeunes.
Nous sommes très optimistes quant à notre capacité de relever les défis et de surmonter les sentiments de désespoir et d’amertume que certaines parties tentent de propager, forts de la volonté de notre peuple, de son courage et de sa détermination à aplanir les difficultés.
A cette occasion, j’appelle nos jeunes à se tourner vers le labour pour récolter les fruits et richesses de la terre, mais aussi vers les ateliers, usines et entreprises afin de participer à l’édification de leur pays, à son progrès et sa prospérité. Je les invite à présenter des œuvres intelligemment élaborées et perfectionnées.
Mesdames, Messieurs,
Je vous invite à saisir l’opportunité que vous offre cette rencontre pour contempler et méditer les versets du Saint Coran, ses éléments apparents et sous-jacents ainsi que la tradition de notre prophète afin d’en tirer ce qu’il y a de plus précieux comme commandements et enseignements qui prônent l’édification d’une société unie et solidaire, prémunie contre les appels à la discorde, au sectarisme, à l’avilissement, au désespoir, à l’extrémisme et au crime. Des préceptes qui sont à même de guider les nouvelles générations sur la voie d’un avenir serein conciliant Foi, Savoir et Travail.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite plein succès dans vos travaux”.